Le Rapport de Brodeck

Un soir, quelque part près d’une frontière, dans un village isolé, l’irréparable est commis.

L’Étranger, l’Autre, l’Anderer est assassiné par les hommes du village. Brodeck arrive dans l’auberge juste après le meurtre. Il est chargé par les autres de raconter, d’écrire un rapport, de rendre compréhensible voire admissible cet acte collectif de barbarie.

La question des frontières, de la guerre sur le continent européen, la question de notre rapport à l’Étranger au sens large, est, faut-il le souligner, un enjeu majeur de nos sociétés contemporaines.

A l’heure où la vieille Europe semble replonger dans une forme d’obscurantisme, à l’heure où des humains en exil cherchent asile, à l’heure où nous voyons ressurgir les spectres de la haine de l’Étranger et du repli sur soi, il nous semble primordial de créer des œuvres qui favorisent le dialogue et l’échange sur cette question fondamentale de l’altérité.

Le rapport de Brodeck est une métaphore poétique et sensible, qui questionne notre capacité individuelle et collective à admettre l’Autre dans sa complexité et dans sa richesse.

L’adaptation théâtrale du roman prix Goncourt 2007 des lycéens de Philippe Claudel est un plaidoyer pour une mémoire vive et active de la société sur ses antagonismes, avec la conviction profonde que l’humain est assez évolué pour ne pas reproduire les atrocités commises par le passé.